Troisième édition de cette initiative numérique que nous avons démarrée en 2018, Une 3xposition se donne pour ligne directrice d’exposer six artistes pendant six semaines d’affilée, à raison d’une photographie par semaine — soit : un.e photographe présenté.e chaque semaine, à qui nous demandons de faire un « état des lieux » de son travail à l’instant t à travers un cliché unique. Libre à elle ou à lui d’accompagner l’image sélectionnée d’une explication, d’un texte, ou seulement d’un titre : le désir que nous avons eu est véritablement de réunir, non pas au hasard, mais au goût, dirions-nous, six visions, sans imposer un thème précis mais avec l’intuition — qui s’est avérée juste lors des deux premières éditions — que sans se connaître, ni s’être concertées, ces six images auraient des choses à se dire, se répondraient peut-être, voire se complèteraient.
wet for me

WET FOR ME . Nude Edition, La Machine du Moulin Rouge, janvier 2019.
otto zinsou
« Jeune photographe autodidacte, ancien étudiant en Master de Genre, Politique et Sexualité à l’EHESS, mannequin et comédien, Otto Zinsou est un individu au croisement des enjeux artistiques et sociaux de notre siècle. Figure désormais incontournable du récit en image des milieux underground parisiens, il incarne le retour esthétique de la nouvelle vague artistique aux classiques de la photographie. »
C’est par ces mots que débute l’article 10 photographes à suivre selon le magazine Artsper, leader européen de la vente en ligne d’art contemporain, au sein duquel
Otto Zinsou à toute sa place. Toujours très à l’écoute, il a vite compris que ses oreilles étaient insuffisantes pour tout recueillir. Pour tout capturer. En éternel insatisfait, ce sont ses yeux qui sont allés chercher de quoi se sustenter : du côté de l’indicible et de l’instantané.
Il travaille pour la première fois en tant que photographe en mai 2017, à l’occasion de l’opening de la Jeudi OK. Soirée parisienne Queer se déroulant chaque jeudi dans le célèbre club parisien : le Wanderlust. Ses photos plaisent. Sa sensibilité charme. Ses couleurs bouleversent. Il signe un contrat pour y travailler tout l’été. Et là, tout s’enchaîne. Lui qui n’était pour ainsi dire jamais sorti en boîte de toute sa vie, se retrouve propulsé sur le devant de la scène à photographier les artistes invités et cette foule qui lui fait face en la scindant en autant de parts qu’il y a de personnes présentent.

Cependant, ce n’est n’est pas la foule a proprement parlé qui l’intéresse, mais les acteurs qui la composent et les détails qui les font singuliers. Flash Cocotte, After Terminus, Tragedy, Subtyl, Wet for me. Les soirées qu’il couvre se multiplient et ont toujours autant de secrets pour lui. Il conçoit aujourd’hui son travail comme une forme de militantisme. Avec pour objectif, et non le moindre, de visibiliser ce que la société s’efforce de cacher ou voudrait rendre invisible : le milieu queer. Le visibiliser pour le rendre vivant au-delà des néons et des basses. Le visibiliser pour le rendre accessible. Le visibiliser pour le rendre plus fort. Le visibiliser pour le démystifier.
Expositions
Il expose pour la première fois son travail en 2016 par le biais d’un collectif nommé Pépite et remporte le prix du public. En Mars 2018 son travail de nuit est exposé à la Main d’œuvre (St Ouen) lors de la 9ème édition de la Queer Week. Il y a un deux ans, une sélection de ses meilleurs clichés capturés à la Station Gare des Mines (Porte d’Aubervilliers) étaient placardés sur les façades extérieures du club.
Il a également participé à l’exposition collective Fantasme initié par le collectif féministe Junon et comptait parmi les artistes transgenres exposant au Festival des Merveilles, qui a été initié par le réalisateur et comédien Océan en décembre 2019.
Lien pour suivre son travail en tant que comédien / mannequin.